• NAÎTRE

      

    Naître, c’est oser,  

    C’est prendre le risque,  

    C’est quitter la terre ferme,  

    C’est ne pas savoir à l’avance
    Ce qu’il y a devant,

    C’est accepter l’inconnu,
    L’inattendu,
    L’imprévu et la rencontre.
     

    Naître, c’est quitter son abri,
    c’est essuyer le vent de face
    et porter le soleil sur son dos.

    Naître, c’est avoir trop froid
    et trop chaud.

    Naître, c’est n’avoir plus
    d’autre maison
    que le passage.

    Naître c’est accepter que le pain n’ait plus le même gout

    et accepter peut être qu’il n’y ait plus de pain du tout

     

    Jean Debruynne (Les Trois Saisons d’aimer)

     


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    Logiquement, je devrais vous raconter sommairement l’histoire à laquelle je m’identifie depuis le jour de ma naissance à aujourd’hui. Mais à partir de l’épisode dépressif majeur que j’ai vécu en 2005, il semble que le fil ténu de mon histoire s’effiloche… De ce fait, tous les débuts de récits qui me viennent en tête sonnent faux avant même que je prenne le courage de les écrire.

     

    Imaginez une ligne du temps dessinée sur une feuille, remplie de repères ici et là entre l’année 1976 (ma naissance) et l’année 2005 (marqué par le décès de mon père). Puis, la ligne se transforme en pointillé de 2006 à 2010, période floue pendant laquelle j’ai vécu des hauts vertigineux et des bas abyssaux. Puis, on trouve un dernier point de repère que je nommerai simplement « printemps 2010 », à partir duquel le pointillé disparait, et, de ce fait, invalide l’existence de la ligne elle-même.

     

    Depuis ce dernier repère dans le temps, il me semble que je ne suis plus quoi que ce soit. Je dirais que je suis de moins en moins. J’aimerais bien vous parler de ce dépouillement avec éloquence et sagesse, mais je mentirais. La vérité est que je suis effrayée et remplie de doutes. I

     

    ll y a eu cet instant où tout mon univers a été remis en question.  J’étais agenouillée dans mon salon, concentrée sur la voix chaleureuse du Dalaï Lama (enregistrement d’un mantra de guérison), surprise de l’entendre chanter le même couplet sans arrêt et perplexe devant ce langage totalement incompréhensible pour moi.  Puis subitement, tout est devenu clair, limpide : je comprenais Tout, je touchais la Vérité, j’étais la Vérité. J’étais à la fois aimée de façon inconditionnelle et j’étais l’Amour absolu. J’étais Un avec Tout. Ce que je croyais être « moi » se révélait n’être qu’une histoire. Rien de plus rien de moins. C’était la seule vérité qui soit et qui n’aie jamais été, de tous les temps.

     

    Puis, j’ai eu peur de tout cet amour là…

     

    Le doute a surgit et a entraîné la certitude au ras de la porte. Je vous dirais qu’ils se tiennent encore là aujourd’hui. Cet « aujourd’hui » qui se répète sans fin, et qui ne contient plus les repères d’hier.

     

    Du plus profond de mon cœur, je sais désormais que je ne suis pas celle que je pense être. Mais il m’arrive souvent très fort de penser être ce que je ne suis pourtant pas. Et le malaise décuple lorsque j’interagis avec d’autres personnes. Parce que je me vois dans tous les visages, tous les comportements, même dans toutes les situations… Partout, il y a cet effet de miroir qui me reflète des aspects du « moi » que j’oublie ne pas être. Et alors, je me vois réagir. Cela devient vite submergeant. Jusqu’à ce qu’enfin, mon attention se redépose sur l’Évidence, et que la paix me respire de nouveau.

     

    Je vis beaucoup de résistances dans mon esprit comme dans mon corps. Et vous devinerez sans doute que je ne sors pas souvent de chez moi. Heureusement, mon conjoint est un miroir des plus limpides et le plus doux que je connaisse. Et les animaux qui accompagnent si fidèlement mon quotidien sont des maîtres zen d’une patience infinie.

     

    Mais il m’arrive de me sentir seule. J’ai si peur qu’on me trouve folle ou déconnectée de la réalité, peur de me sentir rejetée, que je n’ose que très rarement parler de tout ça à ma famille ou mes amis.

     

    Je ne cherche ni réponse scientifique, ni nouvelles doctrine spirituelle, ni philisophie. J’aimerais surtout m’entourer de gens qui vivent une situation semblable et avec lesquels je peux assumer « ce que je ne suis pas », sans partir en guerre contre ce « moi » auquel je m’identifie encore souvent.

     

    Puisse ma demande être entendue!

     

    May, la chenille (en direct de sa chrysalide!)

     


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    « La chenille rampe, se traîne, ça y est, elle meurt… 

    La mort a refermé sur elle sa froide chrysalide, tout est fini. 

    Quoi, elle bouge? Quoi, elle se couvre d’ailes? Quoi, ces couleurs? Quoi, cette légèreté? Elle renaît, elle vole, elle virevolte, elle est légère, vivante! 

    C’est donc cela la mort? Changer de formes, changer de couleurs, ne plus ramper, s’élever dans le ciel? » 

    (Source inconnue)

     

     


     

    La métamorphose de la chenille en papillon est un symbole qui est repris dans à peu près toutes les mythologies. Il est dit que, tout comme le papillon qui émerge de sa chrysalide, l’âme humaine est appelée à renaître des épreuves pour enfin s’éveiller à la sagesse.

     

    Avez-vous, comme moi, l’impression de vivre une transformation qui dépasse largement votre volonté, comme une chenille dans sa chrysalide? Depuis un certain temps, vous sentez-vous perdu dans un monde qui ne vous ressemble pas, ou pire, qui vous fait peur ? Avancez-vous à tâtons dans un No man’s land, sachant que ce « nulle part » ne correspond pas à l’endroit où vous viviez avant, mais convaincu dans vos tripes que vous n’êtes pas encore arrivé à destination?

     

    Par le biais de ce blog, j’aimerais vous inviter dans mon cocon. Je m’y suis réfugiée toute seule depuis trop longtemps, et je ressens une envie grandissante de partager ce que je vis avec d’autres chenilles qui se sentent investies comme moi dans une période de grand dépouillement. La mienne se vit parfois dans la joie, mais aussi souvent dans la résistance et la peur.

     

    Alors vous pouvez être certain que je ne vous bombarderai pas de mes perles de sagesse ni de nouvelles doctrines spirituelles. Je suis d’avis qu’internet déborde déjà de ce genre d’informations pour ceux qui en sont gourmands.

     

    Pour ma part, je vous partagerai ce que je vis, avec toute l’humilité et la transparence dont je suis capable et avec le regard que j’ai au moment précis où je l’écris. Vous y trouverez aussi des articles, de belles pensées, des vidéos, des images, enfin, toutes les belles choses que je trouve dans les livres ou sur web et qui m’inspirent.

     

    Au plaisir de partager avec vous, via la sécurité de mon cocon !

      

    May, la chenille

     

     


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